Les habits neufs du roi Jupiter d'Ukraine

D'après le conte de Hans Christian Andersen

(légèrement adapté :-)

   

Il y a très longtemps, vivait un roi qui aimait plus que tout les habits neufs et les costumes pour traverser la rue, à tel point qu’il dépensait toute la fortune de son peuple dans sa garde-robe. A l'exception de ses amis banquiers et conseillers, et d'« emmerder les non-vaccinés », soignants et pompiers, il ne se souciait de rien, sauf si cela lui permettait d’exhiber ses vêtements neufs. Il avait un costume de communicant pour chaque heure de chaque jour de la semaine et, tandis qu’on dit habituellement d’un roi qu’il est au conseil, on disait toujours de lui : « Le roi est dans sa garde-robe de communicant. »

Dans le grand pays où il habitait, la vie était triste et difficile pour ceux qui n'étaient rien, mais, chaque jour, beaucoup d’étrangers multinationaux s'y enrichissaient. Un jour, arrivèrent Joe et Volodymyr, qui affirmèrent être tisserands et capables de pouvoir tisser la plus belle étoffe de paix que l’on pût imaginer. Non seulement les couleurs et le motif seraient exceptionnellement beaux, mais les vêtements qui en seraient confectionnés posséderaient l’étonnante propriété d’être invisibles aux yeux des idiots et des incompétents, particulièrement russes.

« Quels vêtements merveilleux ce doivent être », se dit le roi Jupiter. « Si j’en avais de pareils, je pourrais découvrir qui, de mes sujets, ne sied pas à ses fonctions et départager les intelligents des imbéciles. Je dois sur le champ me faire tisser cette étoffe de paix ! » Il donna à Joe et Volodymyr beaucoup d'argent ruineux qu'il fit emprunter fort cher, ainsi que de jolis canons Caesar et bien d'autres merveilleuses choses pour ôter la vie, et les deux acolytes se mirent à l’ouvrage.

Ils installèrent deux métiers à tisser la paix, mais ils firent semblant de travailler, car il n’y avait absolument aucun fil de paix sur le métier. Ils demandèrent la soie la plus fine d'Ukraine et l’or le plus précieux de l'Union européenne, qu’ils prirent pour eux, et restèrent sur leurs métiers vides jusqu’à très tard dans la nuit.

« Je voudrais bien savoir où ils en sont avec l’étoffe de paix ! », se dit Jupiter. Mais il se sentait mal à l’aise à l’idée qu’elle soit invisible aux yeux de ceux qui sont sots ou mal dans leur fonction. Il se dit qu’il n’avait rien à craindre pour lui-même, mais préféra envoyer quelqu’un d’autre pour voir comment progressait le travail. La propagande faisant son œuvre, chacun connaissait maintenant les qualités exceptionnelles de l’étoffe de paix et tous étaient impatients de savoir si leurs voisins étaient inaptes ou idiots en ayant cru aux accords de Minsk et à la paix.

« Je vais envoyer mon honnête ministre Angela auprès des tisserands », se dit le roi. « Elle est la mieux à même de juger de l’allure de l’étoffe de paix ; elle est d’une grande intelligence et personne ne fait mieux son travail qu'elle. »

La merveilleuse ministre alla donc dans l’atelier où Joe et Volodymyr étaient assis, travaillant sur leurs métiers vides. « Que Dieu nous garde ! », pensa Angela en écarquillant les yeux. « Je ne vois rien du tout. » Cependant, elle se garda bien de le partager.

Joe et Volodymyr l’invitèrent à s’approcher et lui demandèrent si ce n’étaient pas là un joli motif et de magnifiques couleurs de paix. Puis, ils lui montrèrent un métier vide. La pauvre Angela écarquilla encore plus les yeux, mais elle ne vit toujours rien, puisqu’il n’y avait rien ressemblant à la paix. « Mon Dieu, pensa-t-elle, serais-je sotte ? Je ne l’aurais jamais cru et personne ne doit le savoir ! Serais-je une incompétente ? Non, il ne faut surtout pas que je raconte que je ne peux pas voir l’étoffe de paix. »

« Eh bien, qu’en dites-vous ? », demanda l'un des deux tisserands.

« Oh, c’est ravissant, tout ce qu’il y a de plus joli ! », répondit l'honnête ministre Angela, en regardant au travers de ses lunettes. « Ces motifs et ces couleurs ! Je ne manquerai pas de dire au roi que tout cela me plaît beaucoup. »

« Nous nous en réjouissons ! », répondirent Joe et Volodymyr. Puis ils décrivirent les couleurs et discutèrent du motif. La ministre Angela écouta attentivement, afin de pouvoir elle-même en parler lorsqu’elle serait de retour auprès du roi, et c’est ce qu’elle fit.

Joe et Volodymyr exigèrent encore plus d’argent, plus de soie, plus d’or et plus d'armes pour leur tissage de paix. Ils mettaient tout dans leurs poches et rien sur les métiers, mais ils continuèrent, comme ils l’avaient fait jusqu’ici, à faire semblant de travailler pour la paix.

Le roi envoya bientôt un autre fonctionnaire de confiance, François, qui venait de l'autre pays du fromage, pour voir où en était le travail et quand l’étoffe de paix serait prête. Il arriva à cet homme ce qui était arrivé à la ministre : il regarda et regarda encore, mais comme il n’y avait rien sur le métier, il ne put rien y voir.

« N’est-ce pas là un magnifique morceau d’étoffe de paix ? », lui demandèrent Joe et Volodymyr en lui montrant et lui expliquant les splendides motifs de paix qui n’existaient tout simplement pas.

« Je ne suis pas sot, se dit François. Ce serait donc que je ne conviens pas à mes fonctions ? » Ce serait plutôt étrange, mais je ne dois pas le laisser paraître. » Et il fit l’éloge de l’étoffe de paix, qu’il n’avait pas vue, puis il exprima la joie que lui procuraient les couleurs et le merveilleux motif. « Oui, c’est tout-à-fait merveilleux ! », dit-il au roi Jupiter.

Partout, le monde parlait de la magnifique étoffe de paix, et le roi voulut la voir de ses propres yeux tandis qu’elle se trouvait encore sur le métier. Accompagné d'une foule d'encenseurs, dont la ministre Angela et le fonctionnaire François, il se rendit chez Joe et Volodymyr, lesquels s’affairaient à tisser sans le moindre fil de paix.

« N’est-ce pas magnifique ? », déclarèrent les deux fonctionnaires qui étaient déjà venus. « Que Votre Majesté admire les motifs et les couleurs ! » Puis ils montrèrent du doigt un métier vide, s’imaginant que les autres pouvaient y voir quelque chose.

« Comment ! », pensa le roi, mais je ne vois rien ! C’est affreux ! Serais-je sot ? Ne serais-je pas fait pour être roi et premier de cordée ? Ce serait bien la chose la plus terrible qui puisse jamais m’arriver. »

« Magnifique, ravissant, parfait, conclut-il finalement, je donne ma plus haute approbation jupitérienne ! » Il hocha la tête, en signe de satisfaction, et contempla le métier vide, mais il se garda bien de dire qu’il ne voyait rien. Tous les courtisans de la suite qui l’avaient accompagné regardèrent et regardèrent encore, mais, comme pour tous les autres, rien ne leur apparût et tous dirent comme le roi : « C’est véritablement très beau ! » Puis ils lui conseillèrent de porter ces magnifiques vêtements pour la première fois à l’occasion d’une grande fête mortelle contre le Donbass, qui devrait avoir lieu très bientôt.

« Merveilleux » était le mot que l’on entendait sur toutes les lèvres, et tous semblaient se réjouir. Le roi décora Joe et Volodymyr d’une croix de chevalier de grand chemin qu’ils mirent à leur boutonnière, et il leur décerna le titre scélératesque de « gentilshommes tisserands ».

La nuit qui précéda le matin de la fête, Joe et Volodymyr restèrent à travailler avec seize chandelles (l'électricité et le gaz avaient disparu grâce à l'Agenda 2030 et aux Schtroumpfs verts). Tous les gens pouvaient se rendre compte du mal qu’ils se donnaient pour terminer les habits de paix du roi. Les tisserands firent semblant d’enlever l’étoffe de paix de sur le métier, coupèrent dans l’air avec de gros ciseaux de 155 mm, cousirent avec des aiguilles de nationalistes intégraux et annoncèrent finalement : « Voyez, les habits de paix du roi sont à présent terminés ! »

« Voyez, Majesté, voici le pantalon de paix, voilà la veste de paix, voilà le manteau de paix ! » et ainsi de suite. « C’est aussi léger qu’une toile d’araignée ; on croirait presque ne rien avoir sur le corps, mais c’est là toute la beauté de la chose. »

« Oui, oui ! », confirmèrent tous les courtisans dans les parlements et les usines d'armement, mais ils ne pouvaient rien voir, puisqu’il n’y avait rien.

« Votre Majesté royale veut-elle avoir l’insigne bonté d’ôter ses vêtements afin que nous puissions lui mettre les nouveaux, là, devant le grands miroir ? »

Le roi enleva tous ses beaux vêtements et Joe et Volodymyr firent comme s’ils lui enfilaient chacune des pièces du nouvel habit de paix qui, apparemment, venait tout juste d’être cousu. Le roi se tourna et se retourna devant le miroir.

« Dieu ! comme cela vous va bien. Quels dessins, quelles couleurs », s’exclamait tout l'Occident devenu le nombril du monde.

« Ceux qui doivent porter le paravent au-dessus de Votre Majesté ouvrant la procession de guerre sont arrivés », déclara Ursula, la maîtresse des cérémonies de corruption et des sanctions d'ordre divin.

« Je suis prêt », dit le roi. « Est-ce que cela me va bien ? » Et il se tourna encore une fois devant le miroir, car il devait faire semblant de bien contempler son costume de paix.

Les chambellans métamenteurs Olaf, Boris, Mario, Justin, Charles, Jens et Josep, les commissaires européens et autres ministricules, qui devaient porter la traîne du manteau de cour, tâtonnaient de leurs mains le parquet, faisant semblant d’attraper et de soulever la traîne de paix. Ils allèrent et firent comme s’ils tenaient quelque chose dans les airs – ils ne voulaient pas risquer que l’on remarquât qu’ils ne pouvaient rien voir.

C’est ainsi que le roi marchait devant la procession de guerre sous le magnifique dais, et tous ceux qui se trouvaient dans la rue ou à leur fenêtre disaient : « Les habits de paix du roi sont admirables ! Quel manteau magnifique avec sa traîne de paix de toute beauté, comme elle s’étale avec splendeur ! » Personne ne voulait laisser paraître qu’il ne voyait rien, puisque cela aurait montré qu’il était incapable dans sa fonction ou simplement un sot. Aucun habit du roi n’avait jamais connu un tel succès.

« Mais, le roi est nu, il n’a pas d’habit de paix du tout ! », cria tout à coup un petit enfant dans la foule.

« Entendez la voix de l’innocence ! », s'exclama le père, et chacun murmura à son voisin ce que l’enfant avait dit.

Puis la foule entière se mit à scander : « Il n’a pas d’habit de paix du tout ! » Le roi frissonna de peur, car il lui semblait bien que le peuple réfractaire avait raison, mais il se dit : « Maintenant, je dois tenir bon jusqu’à la fin de la procession de guerre. » Et le funèbre cortège poursuivit sa route d'infamie, et les chambellans métamenteurs, les commissaires européens et autres ministricules continuèrent de porter la traîne de paix, qui n’existait pas, mais avait ruiné et détruit les peuples.

Hans Christian Andersen

(et Patrick Pasin)

"Guerre en Ukraine : la responsabilité criminelle de l'Occident et nos options pour stopper la crise"

https://www.novimondi.com/fr/societe/99-guerre-en-ukraine-la-responsabilite-criminelle-de-l-occident-nos-options-pour-stopper-la-crise.html

Guerre en Ukraine - La responsabilité criminelle de l'Occident

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